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Le Blog de Catherine JUAN, environnement et développement durable
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Le Blog de Catherine JUAN, environnement et développement durable
11 février 2010

conférence "tirer les leçons de Copenhague"

Conférence « tirer les leçons de Copenhague » organisée par le magazine « valeurs vertes » au Sénat le mardi 9 février 2010

 

Intervention de Jean-Pierre Escande, professeur indépendant. « retour sur la conférence de Stockholm »

Outre sa foi en l’homme, ce professeur a rappelé que toute l’histoire montre que les humains doivent modifier la nature ; Il nous faut créer des environnements économiquement profitables et écologiquement sains.

Un des problèmes rencontrés est qu’on ne peut pas trouver de schémas communs entre les pays du Sud et ceux du Nord…les pays riches polluent à cause de leur richesse et les pays pauvres polluent à cause de leur pauvreté !

Un grand pas a été franchi lors du rapport rédigé par René Dubos et Barbara Ward « only one earth » (nous n’avons qu’une terre) en 1972 dans le cadre de la conférence des nations unies sur l’environnement.

C’est à partir de ce moment que l’on commence à tenir compte des problèmes culturels locaux.

Les préceptes « think globally, act locally » ainsi que les 5 E « écologie, économie, énergie, éthique et esthétique » font le succès de la conférence de Stockholm.

 

Intervention de Bertrand Pancher, député de la Meuse, rapporteur du projet de loi Grenelle 2 « les coulisses de Copenhague »

Monsieur Plancher a d’abord pensé que Copenhague était un échec, puis en relisant la feuille de route de Bali (sept 2008), il a constaté que finalement Copenhague avait abouti à des accords allant plus loin que ceux de Bali.

Cette conférence (5000 participants) a démontré une fois de plus la difficulté d’une gouvernance mondiale….

Le protocole de Kyoto ayant mis 7 à 8 ans avant d’être concret, il est raisonnable d’attendre 2/3 ans pour que chacun s’approprie les nouvelles règles issues des accords de Copenhague.

Il faut réinventer une nouvelle forme de démocratie, de nouvelles règles pour la société, ce qui va prendre du temps. Il ne s’agit en aucun cas de prôner la décroissance, bien au contraire !

 

J’ai posé deux questions : j’ai demandé s’il y aurait un jour une organisation mondiale de l’environnement,

La réponse est que c’est pour le moment une volonté européenne, mais il faudra un jour qu’il y en ait une, véritable pendant de l’OMC, organisation mondiale du commerce.

D’autre part, comment faire adhérer les citoyens, alors que par exemple concrètement dès que l’on parle de réduire le nombre de stationnement de voitures pour créer des pistes cyclables on se heurte au niveau local à des contestations ?

Réponse : L’adhésion des citoyens se fera progressivement et de manière participative, et non par la force.

 

Intervention de Jacques Pelissard, Président de l’association des Maires de France « l’action locale, moteur du changement »

Les communes, disposant de la clause de compétence générale, sont la pierre angulaire du développement durable car elles peuvent agir sur l’urbanisme, l’énergie, les déchets, les transports,…

Les maires ont été à l’origine de nombreux amendements de textes de lois : responsabilité élargie du producteur pour les DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques), TVA réduite à 5.5% sur les réseaux de chaleur, …

L’association des Maires de France a également rédigé la charte des Maires de France pour l’environnement (que le Maire de Saint-Maur a signé et qui est la colonne vertébrale de notre politique environnement).

 Elle a  publié une déclaration commune à l’issue de Copenhague pour affirmer la nécessité d’associer les collectivités à la réflexion.

 

Intervention de Xavier Dargos directeur DD air liquide «  des innovations pour réduire les gaz à effet de serre »

 

Les industriels travaillent à une diversité de solutions pour répondre au dérèglement climatique.

Ainsi Air Liquide, étudie 4 grands projets :

1 la combustion à l’oxygène pur.

2 les biocarburants de 2è génération, afin de ne pas utiliser les plantes mais leur tige pour ne pas faire concurrence à leur usage dans l’alimentation.

3 l’hydrogène (coûte encore cher)

4 le photovoltaïque

La plupart de ces programmes sont financés par les pouvoirs publics, dont c’est pleinement le rôle.

 

Intervention de Bettina Laville, présidente d’honneur du comité 21

« De Rio à Cancun, l’étape de Copenhague »

D’après Brice Lalonde, négociateur pour la France à Copenhague, nous allons connaître 25 ou 30 Copenhague au 21è siècle !

On peut parler d’échec si on considère qu’aucun traité n’y a été signé. C’était un échec annonce pour plusieurs raisons :

D’une part, les négociations étaient au point mort depuis un an ou deux (lors de la conférence préparatoire, les 77 pays pauvres avaient quitté la conférence !), d’autre part, les médias avaient présenté cette conférence comme le sauvetage de la planète.. ;comme si on pouvait sauver notre monde en 15 jours !

Ce qui est inquiétant à ce stade est que nous risquons une division européenne. En effet, comment dire à tous les nouveaux membres, pays émergents, comme la Pologne, qu’il faut arrêter d’utiliser leurs centrales à charbon et risquer d’obérer leur croissance ? Il n’y a pas assez de crédits prévus pour aider ces pays à décarboner leur économie.

D’autre part, les 177 pays qui avaient participé à Rio en 92 n’ont plus rien à voir aujourd’hui avec ce qu’ils étaient en 92 !

On assiste notamment à une grande rivalité entre la Chine et les Etats-Unis.

Le message positif de Copenhague est que les pays ont compris, mais qu’ils vont mettre en place les règles chacun à leur manière…

Les fondamentaux du développement durable étaient jusque là basés sur deux textes : Rio et Kyoto. Le premier ne comportait pas d’objectifs chiffrés en terme de baisse d’émissions de Co2, et le second n’a pas été ratifié par le plus grand pollueur de l’époque, les Etats-Unis….

Maintenant qu’avec Copenhague de bonnes intentions ont été édictées, sans les mécanismes de contrôle, il appartient au secrétaire général de l’Onu de définir la nouvelle feuille de route….

 

Intervention

de Jean

Jouzel, climatologue, vice président du GIEC

Le Giec commence actuellement son 5è rapport, dont la synthèse sera publiée en 2014. Ce rapport aidera sans aucun doute à fixer des objectifs plus ambitieux que ceux de Copenhague.

Monsieur Jouzel est revenu sur la polémique actuelle pour indiquer qu’une erreur sur un rapport de 3000 pages était toujours possible…


Une conférence passionnante et qui m’a apporté de nouveaux éclairages pour la lecture de Copenhague…

 

 

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Commentaires
C
Bonsoir, voici un article paru dans le magazine terra eco, qui vous éclairera sûrement, tout comme il m'a éclairée. Je suis globalement d'accord avec ce qu'écrit Stéphane Hallegatte, économiste : "Terra eco : Le Giec est-il en train de perdre sa crédibilité ?<br /> <br /> Stéphane Hallegatte : "Ces attaques récentes ne sont pas très bonnes pour sa crédibilité. Mais elles sont assez attendues. Tout simplement parce que le climat est devenu un sujet sensible. Reste qu’aucune autre organisation ne peut publier un rapport validé par 194 pays membres ! Évidemment, on ne peut pas nier qu’il comprenne quelques erreurs. Mais la crédibilité du Giec est toujours là. J’aurais même tendance à dire qu’elle s’est peut-être améliorée. Jusqu’ici on mettait un peu trop le Giec sur un piédestal, comme s’il n’y avait pas d’erreurs possibles, pas de conflits de personnes. Mais les scientifiques ne sont pas au dessus du commun des mortels.Ce qui est inquiétant ce n’est pas ces attaques, c’est la tendance sceptique actuelle... Les gens s’engouffrent dans la brèche. Attaquer le Giec c’est une chose mais attaquer le changement climatique en est une autre. Ces attaques sont organisées, coordonnées."<br /> <br /> Terra eco : Par qui ?<br /> <br /> "Elles sont extrêmement liées à la loi américaine sur le climat en discussion au Sénat. Quand on essaye de faire monter les États-Unis à bord, on se retrouve dans leur monde politique, un univers de lobby avec des pressions de chaque côté. C’était la même chose au moment du passage de la loi sur la santé. Je ne sais pas d’où sont orchestrées ces attaques. C’est vrai que beaucoup sont sorties dans la presse anglaise, via le groupe Murdoch qui détient notamment le Sunday Times. On connaît aussi la position du Heartland Institute, un think tank américain qui, dans les années 90 assurait que le tabac n’était pas mauvais pour la santé et qui tente aujourd’hui de démontrer que l’homme n’est pas responsable du changement climatique. Ce que je sais en revanche, c’est que ces attaques profitent d’un moment de flou. Au lendemain de Copenhague, les gens se sont demandés si les négociations au sein de la Convention sur le climat allaient continuer. De leur côté, les politiques sont sortis assez refroidis de la conférence. En forçant un peu, il y a des chances qu’ils laissent la question passer au second plan. Alors c’est le bon moment pour attaquer la base."<br /> <br /> Le Giec a-t-il mal réagi aux attaques ?<br /> <br /> "Sur le cas du recul des Glaciers de l’Himalaya [dans son rapport de 2007 le Giec assurait qu’ils auraient disparu en 2035] , l’erreur était incontestable. Or, il a fallu plusieurs semaines pour que le Giec publie un document corrigé. Le délai a transformé une souris en montagne. Mais voilà, au secrétariat du Giec, il y a une dizaine de personnes dont le métier n’est pas de réagir à ce genre d’attaques. Ce ne sont pas des communicants. Et ils n’ont peut-être pas pressenti que cette histoire allait prendre une telle ampleur."<br /> <br /> Est-il temps de réformer le Giec ?<br /> <br /> "On peut sans doute l’améliorer. La plupart des erreurs proviennent de ce qu’on appelle la littérature grise [des informations tirées de rapports locaux] qui n’est pas revue par la communauté scientifique. En 2007, beaucoup de gens avaient fait pression pour qu’on intègre cette littérature. L’idée était d’inclure davantage les pays en développement qui publient assez peu dans les journaux scientifiques classiques. Mais comme les révisions initiales ne sont pas faites sur ces rapports, c’était au Giec de le faire. Or, il y a un problème de moyens. Les scientifiques qui participent au Giec le font de manière bénévole, ils ne peuvent pas tout revoir. Il va inévitablement falloir grossir le secrétariat du Giec, embaucher des gens capables de faire ce travail de révision. Ça permettra d’éviter ce type d’erreurs. Certes, le Giec n’est pas parfait mais ce n’est pas pour ça qu’il faut jeter le bébé avec l’eau du bain. Tout le monde reconnaît l’utilité de cet organisme indépendant avec un système de revue strict. Ce qui sort du Giec n’a pas le même statut que ce qui sort du Teri Insitute de Pachauri [le président du Giec] ou du Heartland Institute."
L
merci de votre réponse mais d'après les éléments connus (notamment grâce aux journaux étrangers), il ne s'agit pas d'erreurs mais réellement d'une volonté de falsifications des données. j'attire, néanmoins, votre attention que ce monsieur est membre du GIEC et, par conséquent, il n'est pas forcément objectif. Par ailleurs, il est vrai que le réchauffement climatique ne doit pas être pris à la légère mais, le débat est de savoir si l'homme est responsable de cet état de fait. cordialement
C
Bonjour, honnêtement, je n'ai pas d'avis sur cette question, fort pertinente, et je m'en tiendrai à la composition du GIEC, qui regroupe bon nombre d'experts de tous pays et toute sensibilité. Je ne voie donc pas quel intérêt ils auraient à truquer les chiffres et leurs rapports...Je ne peux que constater la prise de conscience concernant l'avenir de la planète que ces rapports ont permis à l'ensemble de nos sociétés. En revanche, Mr Jouzel a reconnu qu'il y avait eu certaines erreurs, qui ne remettent nullement en cause l'ensemble de leurs travaux. Espérant avoir répondu à votre interrogation, cordialement, C Juan.
L
Mme JUAN;<br /> <br /> Vous êtes au sein de notre ville adjoint au maire chargée de l'environnement, du développement durable et de l'écologie. Vous nous nous parlez du sommet de COPENHAGUE en citant comme référence le GIEC. Nous savons tous que ce "machin" bénéficie d'un certain crédit auprès de nombreux gouvernements (et par extension des personnes chargées de l'environnement). Ainsi, par exemple, la taxe carbone est le résultat des recommandations de ce groupement de personnalités intéressés par l'écologie. Or,il est avéré que le GIEC a manipulé des chiffres afin de rendre crédible leurs thèses et à rendu des conclusions sur des analyses fantaisistes. Certains pays, on émit des doutes sérieux sur ses rapports et, ont demandé une enquête. je crois même que le président des Etats-Unis a cessé d'utiliser ses analyses pour conduire sa politique liée à l'environnrment. Pouvez-vous SVP m'éclairer sur ce sujet ? Merci
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