Une usine de bitume dans la tourmente à Bonneuil
La construction de l'usine Eiffage d'enrobé au Port autonome de Bonneuil fait débat..
Nous nous étions opposés à son installation en décembre 2010, par le biais d'un avis défavorable lors de l'enquête publique.
Nous alertions sur les points suivants :
- le bruit du poste de concassage, même s’il ne fonctionne que 6 semaines par an pour 15.000 à 30.000 tonnes n’est pas évoqué
- l’impact paysager du poste d’enrobage avec la cheminée de 34 m
- les moyens de limiter l’envol des poussières et des fines qui se cantonnent à la couverture de 3 des 7 alvéoles
- la qualité des eaux de pluie, assimilée à celle existant sur des sites similaires sans prendre en compte ni les particularités du site ni l’effet cumulé sur la qualité de la Marne (exutoire de l’ensemble des eaux pluviales du port)
- le cumul des effluents gazeux affectant le territoire de Saint-Maur
- les nuisances olfactives, trop rapidement classées inexistantes
- la sensibilité des îles situées à proximité et classées sous arrêté de biotope.
Nous avions émis un avis défavorable tant que:
- une étude de bruit ne serait pas réalisée pour apprécier les nuisances du poste de concassage pendant les 6 semaines annuelles d’activité ;
- une simulation visuelle (photomontage) de l’impact paysagé du poste principal vu de Saint Maur ne serait pas proposée ;
- la faisabilité de la couverture de l’ensemble des alvéoles afin de limiter la dispersion de poussière ne serait pas examinée ;
- une analyse précise de la qualité des eaux pluviales, avant et après le séparateur à hydrocarbures, ne serait pas présentée ;
- la démonstration que les rejets cumulés des eaux pluviales de la zone ne portent pas atteinte à la qualité de l’eau et au milieu naturel, comme l’exige la Loi sur l’Eau et sur les Milieux Aquatiques
- une simulation de la pollution de l’air affectant Saint-Maur prenant en compte l’ensemble des rejets de la zone d’activité ne serait pas effectuée.
Cet avis a été confirmé lors du Conseil du 6 octobre 2011, lors de l'information sur l'autorisation d'installation de l'usine donnée par le Préfet. En effet, les demandes que nous avions formulées en 2010 n'ayant pas abouti, il nous a paru cohérent de ne pas varier notre position.
Un collectif s'est créé à Sucy en Brie-TAIREAU94-, commune plus directement impactée que la notre par les pollutions de la future usine, il propose une pétition, que vous pourrez trouver ici.
Il est quand même dommage de constater que l'avis défavorable de notre Conseil municipal ait si peu compté dans la décision du Préfet. Apparemment ce n'est pas le nombre d'emplois concernés qui a fait pencher la balance, puisqu'on ne parle que de 4 à 7 emplois créés.
Ne faudrait-il pas plutôt construire ce type d'équipements, source de nombreuses nuisances et pollutions, loin des zones urbaines? La question mérite d'être posée, bien que n'étant pas simple, ne serait-ce que pour des raisons de transport. On en revient au problème éternel du NIMBY "not in my bayard" ou "pas dans mon arrière cour", qui consiste à être d'accord sur le principe d'installations pour l'environnement (et là il s'agit d'une usine de fabrication de bitume à partir de matériaux recyclés)...mais pas près de chez soi!