Cancun : accord international sur le climat
Une des principales avancées prévue par l'accord de Cancun, signé le 10 décembre, est la
création d'un Fonds vert qui permettra aux pays en développement de
s'adapter au changement climatique. Cette proposition, soutenue par le
Mexique, hôte de la conférence, doit également favoriser la protection
des forêts tropicales et les partage des technologies propres comme le
solaire ou l'éolien. Placé sous l'égide temporaire de la Banque
mondiale, cet organisme distribuera une partie de l'argent promis par
les pays développés dans le cadre de la lutte contre le réchauffement
climatique, à savoir 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.
Les nombreuses interrogations sur la façon dont ce fond sera alimenté
restent cependant sans réponse.
Les pays présents à Cancun se sont résolus à maintenir le statu quo sur
le protocole de Kyoto, seul texte juridiquement contraignant sur le
climat existant à ce jour. Selon les termes de l'accord, les
signataires s'accordent pour repousser à 2011 les négociations sur
l'avenir du protocole, sans prendre d'engagement de le prolonger
au-delà de son terme. Sa première phase d'engagements expire en 2012,
et de nombreux pays ont prévenu qu'ils ne prolongeraient pas le
protocole, exigeant un nouveau traité incluant les autres pays
émetteurs de gaz à effet de serre, à commencer par les Etats-Unis, la
Chine et l'Inde.
L'objectif de ce rendez-vous mexicain - aux ambitions modestes - était
d'abord de redonner souffle au processus de négociation onusien,
fortement ébranlé par l'immense déception née du sommet de Copenhague.
Mission accomplie, selon les délégations réunis en plénière pour
adopter le texte.
Avec cet accord, «on sauve de la faillite le système multilatéral de
négociations sur le changement climatique», a déclaré à l'AFP la
ministre française de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.
La principale vertu du texte, adopté en dépit de l'opposition de la
Bolivie, est d'inscrire dans le marbre de nombreux points de l'accord
politique de Copenhague, qui n'a jamais été adopté par la convention de
l'ONU. Et de le décliner de façon plus précise et concrète.
Le texte pose par ailleurs les bases d'un mécanisme visant à réduire la
déforestation à l'origine d'environ de 15% à 20% des émissions globales
de GES [gaz à effet de serre].