une bonne nouvelle!
16 février 2011
Les résultats d’une étude diligentée par le ministère de la Santé viennent de prouver qu’aucun résidu de médicaments ne peut être quantifié dans 75% des échantillons d’eau du robinet analysés.
Quarante-cinq molécules ont été recherchées par le laboratoire d’hydrologie de Nancy, à la fois dans l’eau traitée (donc distribuée au robinet) et dans les eaux brutes, souterraines ou de surface, qui ont servi à produire cette dernière. Il s’agit de substances pharmaceutiques d’origine humaine, vétérinaire ou de leurs métabolites. Les sites échantillonnés ont été choisis, en collaboration avec les agences régionales de santé, pour couvrir environ 24% de la population nationale.
Résultat principal : dans environ 75% des échantillons d’eau traitée analysés, aucune de ces 45 molécules n’a été quantifiée. Pour les 25% d’échantillons positifs, les analyses révèlent généralement la présence simultanée d’une à quatre molécules. Parmi les 45 molécules recherchées, 26 n’ont jamais été retrouvées.
Carbamazépine
Les molécules les plus fréquemment retrouvées dans l’eau du robinet sont la carbamazépine (anti-épileptique) et son principal métabolite époxycarbamazépine, ainsi que l’oxazépam (anxiolytique). L’hydroxyibuprofène, métabolite de l’ibuprofène, est aussi fréquent. Outre la présence de ces résidus dans l’eau, deux autres facteurs sont importants à prendre en compte : leur concentration et le risque qu’une telle concentration fait courir à un être humain.
« Les concentrations trouvées dans les eaux traitées sont 1 000 à 1 million de fois inférieures aux doses utilisées dans le cadre des doses thérapeutiques », précise la toute jeune Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), qui a coordonné l’étude.
Efficacité du traitement
Dans les eaux brutes, un plus grand nombre de substances (30 vs 19) a pu être identifié. Il s’agissait essentiellement des trois mêmes molécules principales, ainsi que du paracétamol.
« La comparaison eaux brutes/eaux traitées semble illustrer l’efficacité des filières de traitement », estime l’Anses. L’étude permet en tous cas de se pencher plus précisément sur l’efficacité des différents dispositifs de potabilisation pour éliminer ces molécules.
Autres campagnes
« L’objectif de cette évaluation des risques est d’estimer la pertinence d’intégrer ou non certaines molécules dans le contrôle sanitaire des eaux », précise par ailleurs l’Anses.
Une évaluation qui ne fait que commencer : elle va se poursuivre avec d’autres molécules émergentes. Une campagne d’analyse sur les perfluorates a déjà été menée, et ses résultats doivent être consolidés avant communication ; des campagnes vont maintenant porter sur les nitrosamines, les alkylphénols, le bisphénol A, les acides haloacétiques, les phtalates. Elles doivent livrer leurs résultats début 2012.
Source : hydroplus info